Mission septembre 2013

Mission au Laos septembre 2013

Véronique VAN STRAATEN & Jérôme MORICEAU

Impressions générales :

L’accueil de nos étudiants a été très chaleureux, ils ont très souvent organisé le déjeuner au bloc opératoire pour nous faire découvrir les spécialités laos (salade de papaye, sandwich de poils, bambou, poisson, crabe…). Visite de bouddha park après un restaurant lao, visite du marché…

Le problème principal est le fonctionnement de la SSPI à Mittaphab. Les patients ne bénéficient pas de la surveillance nécessaire en post opératoire ou lors de la réalisation des blocs. Il n’existe que 2 postes de surveillance dont l’un n’est équipé que d’un oxymètre de pouls. Le scope n’est jamais utilisé. Cela ne semble pas être le même problème à Mahosot qui dispose d’une grande salle de réveil avec environ 12 postes équipés.

Les 2 échographes sont à Mittaphab ce qui limite les possibilités de pratiquer au quotidien l’ALR pour les médecins de Mahosot. Cependant, il existe un échographe en réanimation avec une sonde linéaire basse fréquence qui pourrait ponctuellement être emprunté.

Pour perfectionner leurs connaissances, Phothivanh a proposé aux médecins de Mahosot de venir le jeudi à Mittaphab. A suivre…

La maitrise du français est un peu plus difficile pour les médecins de Mahosot, ce qui impose de ralentir le rythme pendant les cours. Peut être faut il leur proposer un support écrit avant le cours pour améliorer la compréhension et permettre la discussion.

Pour la pédiatrie, le recrutement est très insuffisant pour une approche correcte des techniques en 15 jours (caudale, BII, Bloc pénien, paraombilical…). L’hôpital Mittaphab a une activité essentiellement traumatologique qui concerne surtout l’enfant de plus de 20kg. A Mahosot, le programme ne comporte que 1 ou 2 enfants par jour et tous ne relèvent pas d’une ALR (fente labiale…). Nous avons visité l’hôpital de pédiatrie en face de Mittaphab qui semble bien équipe mais il y a très peu de patients (un par jour en moyenne). De plus, cela semble inaccessible aux médecins de Mittaphab.

Phothivanh maitrise parfaitement les techniques, échographie, neurostimulation et les indications de l’ALR. Il est le seul capable d’analyser le bénéfice risque des techniques d’ALR. Il maitrise les doses toxiques. Il est parfaitement capable d’enseigner aux médecins et aux étudiants l’ALR en lao. Ceci évitera la barrière de la langue qui complique souvent l’apprentissage notamment pour les cours théoriques.

Blocs réalisés :

Phothivanh Manikéo Vanhpheng Phouvang Sisongkham
BIS 3 3 1
BSC 1
BIC 1 2 1 1
BAX 3 4 1
BIF 2
Fémoral 1 7 6 4 6
Sciatique 1 2 1 1
Autres 1 ulnaire au coude

1 APD (césar)

1 TAP sous costal

1 BII

1 obturateur

1 TAP sous costal

1 caudale 1 TAP sous costal 1 APD

Manikéo : Bonne maitrise quelques ponctions veineuses et injections intraneurales. Toujours très volontaire et a compris le concept de la dose toxique.

Vanhpheng : Difficultés de coordination sonde, aiguille et cible. Techniques en cours d’acquisition. Grande envie d’apprendre, demandeuse de conseils.

Phouvang : Fin d’activité à Mahosot pour être chef de service de l’hôpital mère enfant.

A besoin de pratiquer les gestes d’ALR.

Sisongkham : A également besoin de poursuivre son apprentissage.

Cours théoriques réalisés :

Blocs centraux en pédiatrie (Rachi péridurale, caudale)

Généralités en ALR, hygiène et sécurité

Les blocs du membre supérieur BIS BSC BIC BAX, blocs distaux

Cours sur l’APD analgésique en maternité + APD analgésique de l’enfant.

TAP block

Les blocs périphériques pédiatriques

Evaluation des connaissances, rappels de sonoanatomie, doses toxiques…

Le jeudi 26, visioconférence sur la douleur en SSPI par V Compère à Rouen. Un support papier était disponible et a permis à tous de suivre plus facilement. Il s’en est suivi une discussion très constructive sur la place des AINS, la pharmacologie du tramadol, la kétamine analgésique et la titration morphine.

Nous avons rencontré le directeur de l’hôpital chirurgien orthopédiste et le chef de service d’obstétrique qui est demandeur de péridurale analgésique pour certaines situations obstétricales.

A développer :

Poursuite de l’apprentissage des différents blocs pour les médecins de Mahosot avec le maniement de l’échographe.

A Mittaphab, il existe une forte demande de développer la péridurale analgésique obstétricale. Cela pose quelques questions : matériel de péridural, seringue éléctrique ? quelle surveillance et par qui ? Maniement de la marcaïne (concentration, dose, en fonction du travail, parité…) communication avec l’équipe obstétricale, problème des réinjections. Formation des médécins anesthésistes, des IADES ? Des sages femmes ?

Il faut peut être consacrer une mission de 15 jours pour assister la mise en place et l’acquisition de la technique.

Accompagner et organiser la formation des autres médecins du Laos, résidents…

L’hygiène reste très insuffisante, en particulier pour l’hygiène des mains avec l’utilisation de solutions hydro-alcooliques qui semblent disponibles au Laos (affiche dans les hôpitaux et flacons vus à l’hôpital pour enfants).

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