Mission Avril 2012

Mission Avril 2012

Dr Charles Pham Dang, Dr Stanislas Humbert.

Au Laos :

Nous constatons que les médecins Lao sont assidûment présents sauf le Dr Sithavong appelé par une mission militaire et Pr Ounkame Phantaly en congrès en Thaïlande. Les autres sont là le matin en stage  pratique et l’après-midi à l’enseignement théorique.

Nous avons déposé dans le bureau de Photivanh des aiguilles, des cathéters  périduraux, des cathéters pour rachianesthésie continue, des cathéters périnerveux périphériques. A notre arrivée, le stock d’aiguilles était quasiment épuisé. Il faudrait en apporter encore et encore. L’enseignement sur les points essentiels a été dispensé. Une consolidation  des connaissances basiques de l’ALR échoguidée a été nécessaire car les médecins maîtrisaient encore mal les bases théoriques et pratiques . Les médecins Lao ont compris que l’utilisation des cathéters périnerveux  n’est pas pour tout de suite compte tenu des conditions d’organisation et d’hygiène d’hospitalisation. Par contre, l’ALR périphérique associée à une rachianesthésie classique ou unilatérale permet de court-circuiter  la salle  de réveil. Les patients montent directement dans leur chambre entourés par les proches.

Nous avons visité la réanimation de l’hôpital Mittaphap. Il y a besoin de Dialaflow et de seringues électriques. L’Hôpital Mittaphap de Vientiane est un centre de traumatologie du Laos. Il recrute jusqu’à Luang Prabang. Pourtant, Mittaphap est bien démuni. Il manque d’eau courante à certains moments de la journée… Penser à amener 2 litres d’intralipide 20% à la prochaine mission. Les poches actuellement disponibles arrivent bientôt  à péremption. Il n’y a pas d’intralipide en Réanimation  car l’assistance nutritionnelle des malades  se fait par sonde nasogastrique.

Il y a une volonté de retenir les patients lao au Laos et à éviter la fuite des patients riches vers les hôpitaux de Bangkok. Les médecins lao sont très lucides. Ils positionnent leur concurrence avec les hôpitaux provinciaux frontaliers thaïlandais qui ne semblent pas plus performants. C’est dans cette recherche que l’Hôpital Mahosot est modernisé actuellement.

Au Cambodge :

Au Cambodge, plus développé, nous avons commencé par un AVC gravissime par rupture de l’anévrisme intracérébral pour lequel nos avis ont été sollicités.  Et, nous avons terminé par  venir à la rescousse du Pr Tan Sokhak jeudi matin pour une patiente âgée obèse porteuse d’un rétrécissement aortique, anémiée à 8g d’Hb, diabétique non insulino-dépendante, insuffisante rénale fonctionnelle. Cette patiente allait être opérée d’une fracture du col de fémur droit. L’hématome et  le tablier abdominal recouvrant le pli inguinal rendaient difficile le bloc fémoral sous écho. La patiente était endormie ensuite par une petite voie veineuse périphérique  suivie d’une pose de jugulaire interne avec échoguidage. Nous sommes tombés sur un kyste liquidien cervical droit.

Dans l’après-midi du Jeudi, après contrôle de connaissance,  nous sommes appelés pour un bloc axillaire sous écho pour embrochage d’une fracture du poignet droit chez une touriste française. Nous allons ensuite à la soirée organisée par les médecins des quatre hôpitaux.

Comparativement au Laos, certains médecins sont moins régulièrement présents aux stages pratiques du matin. A notre avis, on ne peut pas parler de dysfonctionnement car les médecins travaillent en secteur public et en privé pour survivre et faire vivre leurs familles. Il faut s’efforcer de comprendre leurs difficultés. Pareillement, les bases d’ALR échoguidée ont eu besoin d’être consolidées.

La mise à disposition d’un écho à Kossamak est indispensable et devrait se concrétiser après les épreuves de DU et l’accord des Autorités hospitalières de cet hôpital. Des journées pratiques doivent être organisées et entretenues par Calmette et Kossomak pour les 4 hôpitaux, en l’absence des missions. Même remarque pour les cathéters périnerveux périphériques. L’hygiène a été abordé avec Dr Ay Sovuth de Kossomak. Espérons qu’il y aura du changement dans cet hôpital. A Calmette et à NPH les trousses stériles sont prêtes à l’emploi.

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